Le rôle historique du berger allemand est incontestablement celui de conducteur de troupeaux. Si son utilité d'origine a disparu peu à peu c'est au profit d'emplois qui nécessitent un chien fort et sensible, intelligent et équilibré. Auxiliaire indispensable de toutes les brigades cynophiles du monde, gardien, pisteur, patrouilleur, démineur, détecteur de drogues ou d'explosifs, il occupe tous ces rôles avec succès depuis plus d'un siècle.
En chercheur de décombres, il peut intervenir lors de tremblements de terre, de glissements de terrain, d'effondrements d'immeubles, catastrophes aériennes ou ferroviaires, travaillant quels que soient le terrain et le bruit environnant. Cette utilisation demande des chiens parfaitement entraînés et équilibrés, avec une grande puissance de travail capables d'endurer les multiples agressions dues au milieu chaotique. En France 120 équipes cynophiles sont opérationnelles en cas de catastrophe.
Trakr Chien Héros à l'origine de la découverte de la dernière survivante au matin du 12 septembre 2001
après les attaques du World Trad Center.
Son flair, sa rapidité et sa ténacité placent le berger allemand parmi les meilleurs chiens spécialistes de la recherche en avalanche. Un chien bien entraîné est capable de localiser à cinquante mètres un sinistré enseveli sous trois mètres de neige. Un quart des survivants sont découverts par ces chiens héros. 25 équipes cynophiles de recherche en avalanche de la gendarmerie sont opérationnelles sur l’ensemble des massifs montagneux français.
En France, près de 2000 chiens sont engagés dans les différentes unités cynophiles. Le 132e régiment d'infanterie cynotechnique situé à Suippes fournit en chiens les administrations françaises, il procède également à l'instruction des maîtres chiens de l'armée de terre et de la marine. Le centre de Suippes constitue le plus grand chenil d'Europe occidentale, avec une capacité d'accueil de 700 chiens.
La Gendarmerie Nationale dispose du Centre national d'instruction cynophile de la gendarmerie (Lot). Le centre a la responsabilité de l'instruction des maîtres chiens, celle de la sélection, du débourrage et de l'orientation des chiens, suivis par un dressage initial de spécialisation, et de la formation des équipes maître-chien.
La Police Nationale dispose du Centre national de formation des unités cynophiles de Cannes-Ecluse (Seine-et-Marne). L'Ecole de Cannes-Ecluse assure, outre l'achat et le dressage des chiens utilisés par les polices urbaines (plus de 200 chiens opérationnels), la formation des conducteurs, dresseurs et moniteurs des unités et brigades canines présentes dans une quarantaine de grandes villes.
Au fil des ans de nombreuses spécialisations se sont développées, parmi celles-ci:
• Chien de recherche de stupéfiants
• Chien de recherche d'armes et de munitions
• Chien détecteur de produits accélérateurs d'incendie
• Chien pisteur de sang ou de restes humains
• Chien détecteur de billets de banque
• Chien de recherche de cadavre en milieu aquatique
• Chien renifleur contre le trafic d'animaux protégés
• Odorologie, Chiens & Police technique et scientifique
Les unités ayant besoin de chiens polyvalents, la gendarmerie dispose de chiens qualifiés SAMBi, formés pour détecter les stupéfiants, les armes, les munitions et les billets de banque. Le dressage des chiens de détection repose toujours sur les mêmes principes, l'un est de faire plaisir à son maître et l'autre est de jouer. De ce fait, le chien ne « travaille » jamais, il joue. La relation de confiance entre le maître et le chien est primordiale. N'oublions pas ce que nous disait le capitaine Von Stephanitz, le père de la race du berger allemand: "l’ensemble de la question du chien de service n’est pas seulement une question de chien, mais autant, sinon plus, une question de maître.", en d'autres termes le conducteur de chien doit donc présenter de nombreuses qualités pour espérer faire un bon maître.
• Historique des chiens dans la Police Nationale et la Gendarmerie
Aujourd'hui supplantés par les labradors et golden retrievers, les bergers allemands ont été l'une des premières races canines à servir de guides aux personnes aveugles. Très proches de leur maître et naturellement gardiens, cet aspect de leur caractère ne doit pas être exploité au cours de leur éducation de chien guide. La difficulté réside dans la sélection de chiens qui n'ont pas ce trait de caractère.
L’une des qualités essentielles exigées du chien-guide, est l’initiative. Par exemple, en cas de franchissement difficile, il doit être capable de ralentir l’allure ou même de désobéir à un ordre de son maître face à une situation de danger immédiat.
Le chien-guide permet de redonner confiance en soi et au-delà du guidage, il est, comme tous les chiens ayant suivi une bonne éducation de base, un excellent et fidèle animal de compagnie. Au fil du temps, une complicité s’installe entre le chien et son maître. La confiance mutuelle accroît les performances du chien. L’aide apportée à la personne déficiente visuelle s’en trouve renforcée. La réussite de l’équipe maître et chien repose sur un formidable échange. Il ne suffit pas de donner chaque jour les croquettes et l’eau dont le chien a besoin.
Le travail du chien-guide demande une grosse concentration. C’est pourquoi il est important de jouer régulièrement avec lui, de l’emmener courir dans un parc, dans une forêt. Un chien bien détendu aura envie de faire plaisir. Comme il se sentira bien, il n’effectuera que mieux son devoir de guidage.
Le chien guide est un compagnon fidèle et efficace, un auxiliaire de vie, qui aide à compenser le handicap. Mais c’est aussi un important facteur d’intégration sociale des personnes malvoyantes.
Moins connus que les chiens guides, les chiens visiteurs sont également investis d’une mission : ils rendent visite avec leur maître à des personnes âgées en maison de retraite, à des handicapés, à des malades, et ils peuvent éventuellement intervenir dans les écoles.
Pour être chien visiteur, le maître et le chien doivent avoir effectué un stage de deux jours et réussir les tests d’admission afin d’obtenir le diplôme « chien visiteur » délivré par la CNEAC. L’activité « chien visiteur » repose uniquement sur le bénévolat. C’est un chien qui doit être équilibré, sociable avec ses congénères, bien éduqué, quelque soit son origine et sa taille.
Le chien donne sans compter et le concept du chien visiteur repose également sur le dévouement du maître : c’est un engagement qui doit être réfléchi, un maître s’engage dans la durée pour partager ce que lui apporte jour après jour son compagnon.
Le chien visiteur intervient dans les maisons de retraite, les longs séjours, les centres pour handicapés, les hôpitaux. Il apporte le temps de sa visite, sa présence chaleureuse, apaisante. Grâce à la complicité immédiate créée par le chien et à sa capacité à motiver les personnes visitées, les interventions permettent de stimuler la mobilité, les sens, l’expression de la mémoire. Des études médicales confirment que la présence d’un animal a des effets bénéfiques voir thérapeutiques sur la santé humaine : baisse de la tension artérielle, du rythme cardiaque, réduction de l’angoisse et de l’agressivité. Le chien visiteur peut également intervenir dans les écoles pour participer à des activités d’information et de prévention des morsures.
Doté d’un odorat largement plus développé que celui de l’homme, le chien est capable de différencier des odeurs très proches. Cette capacité olfactive pourrait être utilisée pour dépister certains cancers. Plusieurs études de recherche se sont intéressées à ce phénomène.
D’après les résultats de ces enquêtes, des chiens ayant suivi un entraînement au préalable, seraient capables de détecter à l’odeur la présence de différents types de cancers (notamment le cancer du poumon, du sein, de la peau, de la prostate et du côlon) à partir d’échantillons d’haleine ou d’urine. Les animaux décèleraient une molécule émise par les cellules tumorales. Des études sont encore à réaliser pour identifier la nature de cette substance. Ces chiens dépisteurs de cancer pourraient ainsi être utilisés pour diagnostiquer ces maladies précocement. Les patients pourraient ainsi être pris en charge à des stades peu avancés.
Certains chiens sont capables de repérer les signes avant-coureurs d’une crise d’épilepsie. Cette maladie peut être grave si la personne n’est pas prise en charge rapidement, notamment lors d’un trouble sévère. L’animal peut ainsi alerter l’entourage ou la personne elle-même avant que la crise ne se déclenche. Il est également prouvé que la présence du chien diminuerait le stress et ainsi le nombre de crises chez les patients souffrant de troubles épileptiques.
Des chiens d’assistance médicale sont entraînés à reconnaître les signes d’hypo ou d’hyperglycémie chez les personnes atteintes de diabète. L’animal peut ainsi avertir son maître dès qu’il perçoit ces variations de glycémie ou alerter quelqu’un si ce dernier n’est pas en mesure de réagir. Le malade pourra alors vérifier son taux de glycémie et utiliser son traitement en conséquence ou être pris en charge rapidement.