L'alimentation optimale du berger allemand : du chiot au senior

Pour assurer une vie longue et saine à votre Berger Allemand, une alimentation appropriée est essentielle. Cette race, connue pour sa constitution athlétique, sa musculature développée et son dynamisme, a des exigences nutritionnelles qui évoluent avec l'âge. Le Berger Allemand est un chien robuste, mais il est également prédisposé à certaines affections. Les problèmes articulaires, comme la dysplasie de la hanche et du coude, ainsi que l'arthrose, sont des préoccupations courantes. De plus, beaucoup de Bergers Allemands ont un système digestif sensible, pouvant entraîner des troubles comme des diarrhées. Ces particularités de la race soulignent l'importance d'une nutrition précise, non seulement pour répondre aux besoins énergétiques, mais aussi pour prévenir ou atténuer ces conditions et soutenir leur bien-être général.

I. L'alimentation du chiot berger allemand (De la naissance à 15-18 mois)

La phase de croissance est déterminante pour l'avenir de la santé de votre Berger Allemand. Une alimentation soigneusement gérée est indispensable pour favoriser un développement équilibré et prévenir d'éventuels problèmes de santé, en particulier ceux liés aux articulations.

A. Les premiers pas : sevrage et croissance Initiale (0-4 mois)

Le sevrage d'un chiot Berger Allemand commence généralement vers 4 semaines et s'achève autour de 8 semaines. Cette transition vers une alimentation solide est délicate et requiert des aliments spécifiquement conçus pour les chiots. Si le chiot est encore avec sa mère, il est possible de lui proposer une cuillère à soupe d'aliment solide environ cinq fois par jour pour l'habituer. La régularité des repas est cruciale pour faciliter la digestion du jeune chiot et maintenir un apport énergétique constant. Pendant le sevrage (vers 2 mois), il est conseillé de donner 4 à 6 petits repas par jour. Entre 2 et 4 mois, cette fréquence peut être maintenue à 4 repas quotidiens. Cette répartition des repas aide à prévenir les troubles digestifs chez les chiots en pleine croissance, dont le système digestif est encore immature. Les besoins nutritionnels du chiot Berger Allemand sont très élevés durant cette phase de croissance rapide. Son régime doit impérativement contenir des protéines de haute qualité, avec un minimum de 26-28%, pour soutenir le développement musculaire. Les lipides doivent être présents en quantité modérée (pas plus de 18%) pour fournir l'énergie nécessaire sans favoriser une prise de poids excessive. Un équilibre précis en calcium et en phosphore est vital pour le développement d'une ossature robuste et la prévention des problèmes ostéo-articulaires. L'intégration d'acides gras essentiels, comme le DHA provenant de l'huile de poisson, est également fondamentale pour le développement neurologique et la vision. Il est crucial de souligner qu'une prise de poids trop rapide pendant la croissance peut avoir des conséquences dévastatrices pour les articulations du Berger Allemand. Cette observation est d'une importance capitale, car elle met en évidence un lien direct entre la gestion de l'alimentation du chiot et la prédisposition de la race à la dysplasie de la hanche et du coude. Un développement accéléré ou un surpoids précoce exerce une contrainte anormale sur des articulations encore en formation, augmentant considérablement le risque de développer ou d'aggraver ces affections héréditaires. Ainsi, le contrôle de la vitesse de croissance et du poids corporel n'est pas une simple recommandation, mais une stratégie préventive essentielle pour la santé articulaire à long terme du Berger Allemand. Les quantités de nourriture sont des indications et varient considérablement en fonction de l'âge du chiot et de son poids adulte estimé. Les croquettes doivent être de petite taille, faciles à croquer et à avaler, car les chiots ont tendance à manger très rapidement. Par exemple, un chiot de 2 mois qui devrait peser 26 kg à l'âge adulte pourrait avoir besoin d'environ 262g de croquettes par jour, tandis qu'un chiot du même âge visant un poids adulte de 44 kg pourrait en nécessiter 304g. Ces quantités augmentent pendant les périodes de forte croissance avant de diminuer progressivement. La diversité des recommandations d'alimentation, même entre marques spécialisées, montre que l'approche nutritionnelle pour un chiot de grande race n'est pas universelle. Les besoins ne sont pas identiques pour tous les chiots du même âge ; ils dépendent fortement de leur potentiel de croissance génétique et de leur poids adulte projeté. Cela signifie qu'une approche générique n'est pas suffisante. Pour un dosage précis et adapté, il est fortement recommandé de se référer aux directives spécifiques des fabricants d'aliments de haute qualité ou de consulter un vétérinaire. Cette personnalisation est fondamentale pour assurer un développement osseux et musculaire optimal, tout en minimisant les risques articulaires.

Quantités de nourriture recommandées pour le chiot berger allemand (par âge et poids cible adulte)
Âge du chiotPoids cible adulte : 26 kgPoids cible adulte : 35 kgPoids cible adulte : 44 kg
2 mois 262 g 283 g 304 g
3 mois 323 g 361 g 399 g
4 mois 351 g 396 g 441 g
5 mois 377 g 449 g 522 g
6 mois 400 g 500 g 593 g
7 mois 415 g 520 g 618 g
8 mois 400 g 503 g 637 g
9 mois 386 g 487 g 616 g
10 mois 365 g 460 g 596 g
11 mois 332 g 418 g 545 g
12 mois 330 g 416 g 496 g
14 mois 330 g 410 g 490 g
Ces quantités sont des moyennes et doivent être ajustées en fonction des recommandations du fabricant d'aliments.
B. La période de croissance intense (4-15/18 mois)

À mesure que le chiot grandit, la fréquence des repas peut être progressivement adaptée. Entre 4 et 6 mois, il est généralement suffisant de passer à 3 repas par jour. À partir de 6 mois et jusqu'à l'âge adulte (entre 15 et 18 mois), 2 repas quotidiens sont appropriés. La prévention des problèmes articulaires demeure une priorité absolue pendant cette phase de croissance intense. Il est essentiel de maintenir un apport énergétique équilibré et une teneur précise en minéraux, notamment en calcium et en phosphore, pour favoriser le développement d'une ossature solide et d'articulations saines. Il est également important d'éviter les croquettes trop riches en calories qui pourraient entraîner une croissance trop rapide, car cela constitue un facteur de risque significatif pour l'arthrose et la dysplasie. Un suivi régulier du poids et de la courbe de croissance est recommandé pour s'assurer que le chiot se développe à un rythme optimal. En parallèle du développement squelettique, le système immunitaire du chiot se renforce progressivement. Les formules alimentaires spécialisées pour cette période contiennent souvent un complexe d'antioxydants, comme la vitamine E, pour soutenir les défenses naturelles de l'organisme.

II. L'alimentation du berger allemand adulte (De 15-18 mois à 5-8 ans)

Lorsque le Berger Allemand atteint sa taille adulte, ses besoins nutritionnels se modifient et se stabilisent. L'objectif principal est de maintenir un poids idéal, une masse musculaire adéquate et une vitalité constante, tout en prenant en compte les sensibilités propres à la race.

A. Besoins nutritionnels et énergétiques adaptés

La composition idéale des aliments pour un Berger Allemand adulte doit être méticuleusement équilibrée. Les protéines devraient constituer entre 20 et 35% de la ration sèche, provenant de sources de qualité comme la viande, le poisson, le poulet ou la dinde. Les lipides, essentiels pour l'énergie, la qualité du pelage et la santé des organes, sont recommandés entre 10 et 20%, avec une attention particulière aux matières grasses de qualité pour contrôler l'apport énergétique et prévenir la prise de poids. Les glucides digestibles devraient se situer entre 20 et 30%, en évitant les sources potentiellement problématiques comme les légumineuses. Enfin, les fibres, à hauteur de 2 à 5%, sont cruciales pour une bonne digestion. Les acides gras Oméga-3 et Oméga-6 sont également fondamentaux pour la santé de la peau, la brillance du pelage et leurs propriétés anti-inflammatoires, particulièrement bénéfiques pour les articulations. Les besoins énergétiques d'un Berger Allemand adulte varient considérablement en fonction de son niveau d'activité physique. Un chien de travail ou très actif aura besoin de plus de calories qu'un chien de compagnie ayant une activité modérée ou se reposant. Cette variabilité des besoins énergétiques, combinée aux fourchettes de pourcentages pour les macronutriments, souligne que la nutrition de l'adulte n'est pas une formule figée. Elle requiert une adaptation dynamique et continue en fonction du mode de vie de chaque individu. Le maître doit donc évaluer régulièrement le niveau d'activité de son chien et ajuster les quantités de nourriture en conséquence, plutôt que de se fier uniquement à une recommandation générique sur l'emballage. Cela permet de maintenir un poids corporel sain et de prévenir les déséquilibres énergétiques. La fréquence des repas pour un Berger Allemand adulte est généralement de 2 à 3 fois par jour. Fractionner la ration quotidienne en plusieurs repas aide à améliorer la digestion et à prévenir la gloutonnerie. 

Quantités de croquettes journalières selon le poids et l'activité
Poids du chienActivité faibleActivité moyenneActivité élevée
25-28 kg 280 - 320 g 320 - 380 g 380 - 450 g
28-32 kg 320 - 380 g 380 - 450 g 450 - 520 g
32-36 kg 380 - 450 g 450 - 520 g 520 - 600 g
36-40 kg 450 - 520 g 520 - 600 g 600 - 700 g
Ces quantités sont données à titre indicatif et doivent être ajustées en fonction du statut métabolique, du mode de vie de l'animal et de la valeur énergétique spécifique de l'aliment.
B. Gestion des sensibilités spécifiques à la race

Le soutien de la santé articulaire est une préoccupation majeure pour le Berger Allemand adulte, en raison de sa prédisposition à la dysplasie et à l'arthrose. Les régimes alimentaires pour adultes devraient inclure des nutriments qui favorisent la santé des os et des articulations, tels que la glucosamine, la chondroïtine et les antioxydants. Les acides gras Oméga-3 et Oméga-6 sont également bénéfiques pour leurs propriétés anti-inflammatoires, contribuant ainsi à la protection articulaire. Parallèlement, la gestion des sensibilités digestives est primordiale. Le Berger Allemand est connu pour son système digestif parfois fragile, sujet aux diarrhées. Il est donc essentiel de choisir des aliments hautement digestibles, formulés avec des protéines animales de qualité et des fibres spécifiques. Ces composants aident à promouvoir une flore intestinale équilibrée et à limiter la fermentation, améliorant ainsi le confort digestif. Éviter les sources de glucides problématiques comme les légumineuses peut également être bénéfique pour les chiens sensibles. L'attention simultanée portée au soutien articulaire (avec la glucosamine, la chondroïtine, et les Oméga-3/6) et à la santé digestive (par des protéines hautement digestibles et des fibres spécifiques) pour le Berger Allemand adulte révèle une approche de la nutrition véritablement holistique, offrant ainsi un soutien complet et préventif pour le bien-être global de l'animal. Le maintien du poids idéal est crucial pour un Berger Allemand adulte. Un poids excessif augmente la contrainte sur les articulations, exacerbant le risque d'arthrose et d'autres complications. Une activité physique régulière associée à des portions contrôlées et une distribution limitée de friandises hypercaloriques, est essentielle pour maintenir une condition corporelle optimale.

III. L'alimentation du berger allemand senior (À partir de 5-8 ans)

Le passage à l'âge senior représente une nouvelle phase dans la vie du Berger Allemand, exigeant des ajustements nutritionnels spécifiques pour accompagner les changements physiologiques liés au vieillissement.

A. Comprendre les changements liés au vieillissement

À mesure que les Bergers Allemands vieillissent (généralement à partir de 7-8 ans), ils connaissent une diminution de leur niveau d'activité physique, des modifications métaboliques et une altération potentielle de leurs capacités digestives. Les problèmes dentaires deviennent également plus fréquents, ce qui peut affecter leur capacité à manger et leur appétit. Ces évolutions imposent une réévaluation attentive de leurs besoins alimentaires.

B. Besoins nutritionnels spécifiques pour le chien âgé

La première adaptation majeure concerne la réduction de l'apport calorique. Une diminution de 20% de la quantité de nourriture par rapport à celle d'un adulte actif est généralement recommandée pour les seniors, en fonction de leur niveau d'activité résiduel et de leur état corporel. Cette mesure aide à prévenir l'obésité, fréquente chez les chiens âgés en raison de leur activité réduite. L'importance des antioxydants, tels que les vitamines C et E, est accrue chez le chien âgé. Ces nutriments contribuent à protéger les cellules de l'organisme contre les effets néfastes du stress oxydatif lié au vieillissement. Les protéines de haute qualité restent cruciales pour le maintien de la masse musculaire, même si les chiens âgés utilisent les protéines alimentaires moins efficacement que les jeunes. Il est important de comprendre que l'idée fausse selon laquelle une diminution de la teneur en protéines des aliments aiderait à limiter l'insuffisance rénale est largement répandue. Cependant, la recherche indique que réduire drastiquement les protéines n'est que très peu efficace pour cet objectif. Au contraire, le maintien d'un apport suffisant en protéines de haute qualité est essentiel pour préserver la masse musculaire, ce qui est vital pour la mobilité et la qualité de vie des Bergers Allemands seniors, particulièrement sujets aux problèmes articulaires. L'accent doit être mis sur la digestibilité et la qualité des protéines plutôt que sur une simple réduction quantitative. La gestion du phosphore est également un élément clé. Réduire la teneur en phosphore dans l'alimentation est une bonne stratégie pour ralentir la détérioration progressive de la fonction rénale chez les chiens âgés. Le soutien articulaire doit être maintenu, voire renforcé, avec des nutriments spécifiques comme la chondroïtine, la glucosamine, le collagène et les acides gras EPA-DHA, qui favorisent la santé des os et des articulations. Enfin, l'adaptation de la texture des aliments est souvent nécessaire. Avec l'âge, les problèmes dentaires augmentent, rendant la mastication plus difficile. La taille, la forme et la texture des croquettes doivent être adaptées pour faciliter la prise alimentaire et s'assurer que le chien âgé consomme des quantités suffisantes.

C. Quantités et fréquence des repas pour le senior

Pour le Berger Allemand senior, il est généralement recommandé de proposer 1 à 2 repas par jour. La quantité exacte de nourriture doit être déterminée avec précision, idéalement en collaboration avec un vétérinaire. Ce professionnel pourra calculer le dosage adapté en fonction des besoins individuels du chien, de son état corporel et de son niveau d'activité résiduel.

IV. Bonnes pratiques et conseils essentiels pour toutes les étapes de vie

Au-delà des besoins spécifiques à chaque étape de vie, certaines pratiques et considérations générales sont fondamentales pour assurer une alimentation optimale du Berger Allemand tout au long de son existence.

A. Choix de l'alimentation : croquettes, pâtée, mixte ou ration ménagère

Le choix du type d'alimentation dépend de plusieurs facteurs, incluant le mode de vie du maître, le budget, et les préférences ou besoins spécifiques du chien.

  • Croquettes (Alimentation Sèche) : Elles sont pratiques, faciles à doser et à conserver dans un contenant hermétique. Généralement complètes et équilibrées, elles peuvent également contribuer à l'hygiène bucco-dentaire. Cependant, la qualité varie considérablement entre les marques, et certaines peuvent présenter des teneurs élevées en glucides. Il est conseillé de privilégier les marques premium.
  • Pâtée (Alimentation Humide) : Très appétente et riche en eau, elle contribue à l'hydratation du chien et est souvent plus facile à digérer pour certains animaux. Son principal inconvénient est son coût plus élevé et sa conservation limitée une fois ouverte.
  • Alimentation mixte (Bi-nutrition) : Cette approche combine les avantages des croquettes et de la pâtée. Elle offre l'appétence et l'hydratation de l'alimentation humide avec la praticité et les bénéfices dentaires des croquettes. Un vétérinaire peut aider à déterminer les proportions adéquates pour chaque type d'aliment.
  • Ration ménagère / BARF (Biologically Appropriate Raw Food) : Ces méthodes offrent un contrôle total sur les ingrédients et peuvent être très riches en protéines. Cependant, elles exigent une planification méticuleuse et un suivi vétérinaire strict pour garantir un équilibre nutritionnel parfait, car des carences ou des excès peuvent survenir si la préparation est inadéquate. De plus, le régime BARF comporte des risques bactériens et de toxi-infection alimentaire. 

Il n'existe pas de type d'alimentation universellement "meilleur" pour le Berger Allemand. L'essentiel réside dans la qualité des ingrédients, l'équilibre nutritionnel et l'adaptation aux besoins individuels. Quelle que soit l'option choisie, une approche éclairée et un accompagnement vétérinaire régulier sont indispensables pour garantir une alimentation saine, équilibrée et sécuritaire.

B. L'hydratation : Un pilier indispensable de la santé

L'eau est un nutriment essentiel souvent sous-estimé, jouant un rôle vital dans toutes les fonctions corporelles du chien, y compris le fonctionnement optimal des organes, la régulation de la température corporelle et la digestion et l'absorption des nutriments. Un chien moyen a besoin de boire environ 30 à 70 ml d'eau par kilogramme de poids corporel par jour. Cette quantité peut varier en fonction du niveau d'activité, du régime alimentaire et de l'environnement. Les signes de déshydratation à surveiller incluent des gencives sèches et collantes, un halètement excessif, une perte d'élasticité de la peau (le pli cutané reste en place), des yeux enfoncés, de la léthargie et une faiblesse générale. Pour encourager une bonne hydratation, il est primordial de toujours laisser de l'eau fraîche et propre à disposition du chien. L'eau doit être changée au moins une fois par jour et le bol nettoyé régulièrement pour prévenir la prolifération bactérienne, surtout en période estivale. Un bol en acier inoxydable ou en céramique est recommandé pour sa facilité de nettoyage. Il est important de surveiller la consommation d'eau du chien ; toute modification significative (boit beaucoup plus ou beaucoup moins) doit inciter à consulter un vétérinaire. Lors des exercices ou par temps chaud, des pauses régulières avec de l'eau sont nécessaires. Les chiots, les chiens âgés et les chiens malades ont des besoins en eau accrus et doivent être surveillés attentivement. Enfin, attention aux plans d’eau douteux ! Lacs, mares ou flaques peuvent être contaminés par des cyanobactéries, des bactéries dangereuses comme la leptospirose, ou encore par des pesticides. Il est donc essentiel de gérer les endroits où votre Berger Allemand s’abreuve, surtout lors des balades en pleine nature.

C. Friandises et compléments alimentaires : utilisation judicieuse

Les friandises peuvent être un excellent outil de récompense et d'éducation, mais leur utilisation doit être limitée. Elles ne devraient pas dépasser 10% de l'apport calorique journalier du chien afin d'éviter les déséquilibres nutritionnels et l'obésité. Il est impératif d'éviter les friandises industrielles trop grasses (comme les oreilles de porc) ou trop sucrées. Des options saines et peu caloriques incluent des légumes crus comme la carotte ou la courgette. Les croquettes prélevées sur la ration quotidienne du chien peuvent également servir de récompense. Les friandises à mâcher naturelles peuvent en outre contribuer à une bonne hygiène bucco-dentaire. Concernant les compléments alimentaires, le Berger Allemand, en raison de ses prédispositions, peut bénéficier de suppléments spécifiques. Les compléments articulaires contenant de la glucosamine, de la chondroïtine et des acides gras Oméga-3 (EPA et DHA) sont souvent recommandés. Ils soutiennent la santé du cartilage et aident à réduire l'inflammation, particulièrement chez les adultes et les seniors. Les Oméga-3 et Oméga-6 sont également bénéfiques pour la santé de la peau et la qualité du pelage. En raison des sensibilités articulaires et digestives propres au Berger Allemand, consulter un professionnel de santé animale constitue une étape indispensable pour garantir son bien-être à long terme et est toujours conseillé pour déterminer les compléments appropriés et leur dosage.

D. Les aliments toxiques à proscrire absolument

Plusieurs aliments courants consommés par les humains sont extrêmement toxiques pour les Bergers Allemands et tous les chiens. Il est essentiel d'en être conscient pour assurer la sécurité de l'animal.

  • Chocolat, café, thé : Ces aliments contiennent de la théobromine et de la caféine, des substances très toxiques pour les chiens, pouvant provoquer des vomissements, diarrhées, tremblements, crises d'épilepsie, et même la mort selon la quantité ingérée. Le chocolat noir est particulièrement dangereux.
  • Xylitol : Cet édulcorant artificiel, souvent trouvé dans les chewing-gums "sans sucre", les bonbons, certains beurres de cacahuète ou dentifrices, provoque une libération rapide d'insuline chez le chien, entraînant une chute drastique du taux de sucre dans le sang (hypoglycémie) et des lésions hépatiques graves.
  • Os cuits : Ils peuvent se briser en éclats et provoquer des perforations internes graves. Les os de bœuf crus à moelle sont des alternatives plus sûres.
  • Noyaux de fruits : Les noyaux d'abricots, cerises, pêches, prunes contiennent du cyanure, toxique pour les chiens.
  • Raisins et raisins secs : Peuvent entraîner des vomissements, des diarrhées et des troubles urinaires graves, voire une insuffisance rénale aiguë.
  • Avocat : Contient des composés chimiques dangereux, notamment la persine, qui peut être toxique pour le cœur chez les chiens.
  • Oignons et ail : Contiennent des composés organosulfurés qui détruisent les globules rouges du chien. Des ingestions répétées, même en petites quantités, peuvent être fatales.
  • Noix de macadamia : Peuvent causer des troubles nerveux et cardiaques importants. Il est généralement préférable d'éviter tous les fruits secs.
  • Pâte à pain crue : Gonfle dans l'estomac et produit de l'alcool, entraînant vomissements, ballonnements et intoxication alcoolique.
  • Poisson cru : Peut contenir des larves de parasites et des enzymes qui détruisent la thiamine (vitamine B1), essentielle à la bonne santé de l'animal.
  • Pomme de terre crue : Contient de la solanine, un composé toxique. Les pommes de terre cuites sont généralement sans danger en modération.
  • Faux os à mâcher : Ils sont souvent considérés comme non alimentaires et le procédé de fabrication peut être toxique ou présenter un risque d'occlusion.
  • Autres aliments fortement déconseillés : Les aliments très gras (risque de pancréatite), les produits laitiers en grande quantité (diarrhée et troubles digestifs car de nombreux chiens sont intolérants au lactose), et les aliments salés ou sucrés.

La liste des aliments toxiques illustre à quel point la nourriture destinée aux humains peut représenter un danger majeur pour les chiens. L'indication des symptômes associés rappelle combien la vigilance du maître et une réaction immédiate sont essentielles. Ces situations ne relèvent pas de simples écarts anodins, mais d'urgences potentiellement mortelles qui imposent une prévention rigoureuse.

E. Réussir la transition alimentaire

Tout changement de régime alimentaire doit être effectué de manière progressive pour éviter les troubles digestifs, tels que la diarrhée. Une méthode courante consiste à mélanger le nouvel aliment avec l'ancien sur une période d'environ une semaine. Par exemple, introduire 25% du nouvel aliment pendant 2 à 3 jours, puis passer à 50% pendant les 2 à 3 jours suivants, puis à 75% pour 2 à 3 jours, avant de passer à 100% du nouvel aliment. Il est crucial de surveiller l'appétit et la consistance des selles pendant cette période de transition. En cas de diarrhée persistante, il est recommandé de ralentir la transition ou de consulter un vétérinaire. Cette approche graduelle et détaillée de la transition alimentaire est une application directe de la connaissance de la sensibilité digestive du Berger Allemand. Pour cette race en particulier, minimiser les perturbations gastro-intestinales est fondamental. Une transition trop rapide pourrait non seulement provoquer des diarrhées, mais aussi potentiellement des problèmes plus graves comme la torsion de l'estomac chez les grandes races. Ainsi, cette méthode n'est pas une simple suggestion générale, mais une précaution nécessaire pour la santé gastro-intestinale du Berger Allemand.

F. Le rôle du vétérinaire

Le vétérinaire accompagne le Berger Allemand tout au long de sa vie en adaptant son alimentation à chaque étape. Il calcule les rations, surveille la croissance du chiot et prévient les troubles articulaires. En cas d’allergies, il identifie les causes et propose un régime adapté. Pour les pathologies (arthrose, reins, digestion), il peut prescrire des régimes thérapeutiques et compléments ciblés. Enfin, toute modification persistante de l'appétit, tout refus de manger pendant plus de 48 heures, ou tout signe de malaise digestif ou général doit impérativement entraîner une consultation vétérinaire immédiate.


L'alimentation optimale du Berger Allemand est un engagement dynamique et continu qui évolue avec chaque étape de sa vie. De la gestion minutieuse de la croissance du chiot pour prévenir les affections articulaires, aux besoins énergétiques et aux sensibilités digestives de l'adulte, jusqu'au soutien spécialisé du senior pour maintenir sa vitalité et sa mobilité, la nutrition joue un rôle central et déterminant dans la santé et la longévité de cette race. En comprenant les prédispositions spécifiques du Berger Allemand, en choisissant des aliments de haute qualité adaptés à chaque phase de vie, en gérant les portions avec précision, en assurant une hydratation constante et adéquate, les maîtres peuvent contribuer de manière significative à la vitalité, à la longévité et à la qualité de vie globale de leur Berger Allemand. 


Face aux croquettes industrielles dont il est impossible de connaitre la provenance et la qualité de tous les ingrédients, la préparation de rations ménagères avec des ingrédients frais constitue le meilleur moyen de nourrir son animal afin de préserver sa santé. Vous avez ainsi le contrôle total des ingrédients qui compose le repas de votre chien, néanmoins cette ration devra être équilibrée tant en quantité qu’en qualité.

Si vous estimez ne pas avoir le choix et devoir nourrir votre chien avec des croquettes, optez pour la meilleure qualité possible en consultant la liste des ingrédients ainsi que la composition nutritionnelle. Les croquettes bas de gamme composées en grande partie de sous-produits animaux de qualité médiocre, de céréales en trop grande quantité et d'additifs sont évidemment à proscrire, elles n'ont aucune valeur nutritive et peuvent conduire à certaines carences et maladies.

Attention aux labels de certains fabricants, "premium" "ultrapremium" "sans céréales", bienfaits ou arguments marketing ?