La guerre donnera l’opportunité aux Bergers allemands de démontrer leur bravoure et leurs multiples compétences. Chaque armée bénéficiera de l'aide de ces milliers de chiens exceptionnels accomplissant d'innombrables missions, le plus souvent au péril de leurs vies. La police et l’armée allemande ont très vite compris le potentiel de ce chien d’exception. Vif et agile, puissant et rustique, doté d’une intelligence rare, d’un flair infaillible et d’un fervent désir de faire plaisir à son maître, ce chien de berger avait tous les atouts pour en faire un auxiliaire indispensable, il le prouvera à maintes reprises.

Parce que le devoir de mémoire ne doit pas être un privilège réservé aux hommes, rendons hommage à travers cet article à tous ces chiens héros de guerre devenus célèbres, et à tous ceux restés dans l'oubli.


Première guerre mondiale

En 1914 l’Armée française, qui doute de l’efficacité d’un chien sur un champ de bataille, ne compte que 250 chiens militaires, obligeant le commandement à faire appel à des chiens de civils. On ordonne alors la réquisition des chiens des citoyens pour « participer au sauvetage de la France ».  Un chenil improvisé au jardin d’acclimatation de Paris reçoit les chiens donnés par la SPA et la fourrière de Paris avant leur affectation au front.
L’usage des chiens militaires devient officiel en décembre 1915 avec la création d'un service des chiens de guerre au sein de la direction de l’infanterie. L’Allemagne, en avance sur l'utilisation du chien militaire, dispose de 6000 chiens dressés au début des hostilités. Sur 1678 chiens envoyés au front jusqu'à fin mai 1915, 1274 étaient des bergers allemands.

Leurs utilisations sont déjà multiples, chiens de ronde et sentinelles, chiens sanitaires accompagnant les brancardiers sur les champs de bataille à la recherche de blessés, chiens télégraphistes munis d’une bobine de fil se déroulant sur un trajet périlleux à travers les tranchées pour rétablir des lignes de communications coupées, chiens messagers porteurs de cartes, de munitions, de pigeons voyageurs ou parfois simplement de cigarettes, dont les allemands diront: "Un chien n'est pas plus souvent capturé qu'un homme. En outre, si un homme est capturé, il peut être contraint de révéler des informations, alors que personne n'a encore appris à faire parler un chien."
À partir de 1915, suite aux premières attaques aux gaz à grande échelle, tous les chiens apprennent à courir avec un masque à gaz.

On estime qu’au total 100000 chiens furent mobilisés lors du conflit, 30000 côté allemand dont 7000 auraient succombé, 20000 chiens mobilisés côté français dont 5000 ne reviendront pas. Des chiffres qui ne sont que des estimations, les recensements n'ayant pas toujours été établis ou sont incertains.

Le 21 novembre 1918, une circulaire ministérielle démobilise les chiens de guerre. Évacués vers les chenils de l’armée dans des conditions parfois épouvantables (des chiens se retrouveront entassés sans nourriture dans des voyages en train de plusieurs jours), ils connaissent alors des parcours divers : un petit nombre reste dans l’armée, les réquisitionnés ou prêtés à l’armée sont rendus à leurs propriétaires ou confiés à d'anciens combattants, d’autres ramenés à la fourrière ou confiés aux associations de protection animale, qui cherchent à les placer.
Mais les peureux, rétifs, agressifs ou en mauvais état sont souvent abattus. Beaucoup, perdus ou abandonnés, errent seuls ou en groupes.

Les anciens combattants racontent une multitude de récits rapportant leurs exploits. Parmi eux un soldat du Mans: « Atteint d’un éclat d’obus au bras, d’une balle dans la mâchoire, d’un coup de sabre qui m’avait décollé le cuir chevelu, j’étais à-demi enfoui sous les cadavres de plusieurs camarades, quand je sentis une caresse sur mon front : c’était un bon chien sanitaire qui me léchait la figure. Je parvins à me soulever un peu malgré mes vives souffrances. Je savais que les chiens sont dressés à rapporter au campement les képis des blessés, mais le mien était perdu. Le brave chien hésitait : « Va, lui dis je, va mon toutou, va chercher les camarades ». Il me comprit, fila ventre à terre, et de retour au campement se démena si bien, aboyant, tirant celui-ci, celui-là par leur capote, qu’il attira l’attention de deux braves brancardiers : ceux-ci le suivirent, il les mena jusqu’à moi : j’étais sauvé. ».

Quelques-uns d'entre eux auront droit à une décoration, certains seront rendus célèbres suite à leurs histoires et anecdotes touchantes. De nouveaux amateurs les rejoignent et s'aperçoivent des milles qualités de ces chiens. Les premiers bergers allemands chiens guides font leurs apparitions pour assister les infirmes et mutilés de guerre. 

Au lendemain de la première guerre mondiale et pour effacer toute référence à l'Allemagne, on l'appellera désormais "Chien de berger" aux États-Unis, "Chien-loup Alsacien" au Royaume-Uni et "Berger d'Alsace" en France. 

 Asnières départ de chiens sanitaires

Départ de chiens sanitaires à Asnières, 1915.

 

 berger allemand secouriste guerre 14 18

Chiens sanitaires, armée allemande.

 

chien de liaison telegraphiste 14 18

Chien télégraphiste déroulant une ligne de communication.

 

wolf chien premiere guerre mondiale
Les chiens messagers devaient souvent franchir des obstacles dangereux.
Wolf saute ici au dessus d'une clôture faite de barbelés, sur le front occidental en Flandre (Belgique).

 

chien messager armee allemande 1916
Chien messager de l'armée allemande, 1916.

 

rolf chien de guerre 14 18

À Maisons-Laffitte, à la société nationale du chien sanitaire et de guerre,
Rolf porte son masque contre les gaz, en décembre 1916.

 collier chien sanitaire et messager allemagne 14 18
Collier de chien sanitaire et collier de chien messager, Allemagne 14-18. 

 

memorial chien de guerre new york
En 1923 est inauguré le mémorial du chien de guerre au cimetière canin de Hartsdale (New-York).
L'événement réunira des représentants de toutes les nations qui ont combattu durant la Grande Guerre.

 

chien guide apres guerre berger allemand

Premiers bergers allemands chiens guides en Angleterre, 1931. 

 memorial animaux guerre 14 18 somme

En 2018 l'association Australian war animal mémorials inaugure à Pozières dans la Somme
un monument à la mémoire de tous les animaux morts durant la guerre de 14-18.

Seconde guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Berger allemand va être de nouveau utilisé à tous les niveaux et par toutes les armées du monde. Les chiens sentinelles, de patrouille, de liaison, sanitaires ou encore démineurs vont continuer à être massivement employés.
Lors de sa venue au pouvoir, Hitler créa une école centrale d’entraînement du chien militaire à Kummersdorf. Ce centre cynotechnique, alors le plus grand d’Europe, accueille près de 2000 chiens. En 1939 à l’annonce de la mobilisation, l’armée française entreprend à nouveau le dressage des chiens militaires, l'École Nationale Vétérinaire d’Alfort sera chargée du recrutement. L'Allemagne qui prépare la guerre depuis plusieurs années dispose alors déjà de 50000 chiens. 

En mars 1940, Bobby, un Berger Allemand messager, est le premier chien de l'armée française à mourir sur le front, mais il ne tombera pas sous les balles allemandes. Lors de son parcours la poche de son collier s'ouvre faisant tomber le pli. Le malheureux Bobby erre alors près d'une heure à la recherche du précieux message avant de se rapprocher d'un poste sentinelle en jappant plaintivement. Les chiens messagers étant dressés à rester silencieux, la sentinelle pense avoir affaire à une troupe ennemie et leur chien. Il fait feu. Bobby fut enterré près du poste de commandement ou une pancarte indiqua "Ci-gît Bobby, chien de guerre, mort pour la France."

Dans cette guerre ou les blindés font rage, le paroxysme de l'horreur est atteint en 1941 avec l'engagement de chiens antichars par l'armée russe. Ces chiens dressés à manger sous les chars et affamés pendant 48 heures étaient envoyés vers les blindés ennemis munis d'explosifs actionnés au contact de l'acier. La sinistre tactique ne s'avèrera pas efficace, des chiens se retournent vers les chars russes ou sont simplement abattus par les allemands. Une statue est aujourd'hui érigée dans le centre-ville de Stalingrad à la mémoire de ces animaux sacrifiés, maigre consolation en souvenir de ces chiens littéralement poussés vers la mort.

Comme lors de la première guerre, de nombreux chiens mèneront des actions d'éclat. En juillet 1943 lorsqu'une escouade se retrouva sous le feu d'un nid de mitrailleuses italiennes, Chips un berger allemand croisé Husky affecté à l'armée américaine, s'élance seul contre la casemate ennemie. « Le bruit était terrible puis les tirs se sont tus. » se remémore son maître John Rowell, « J'ai alors vu un soldat italien sortir pris à la gorge par Chips. Je l'ai rappelé avant qu'il ne le tue. Et trois autres soldats italiens ont émergé les mains en l'air. » Chips avait à lui seul forcé leur reddition.
Chips subi quelques brûlures au cours de la bataille, mais il survivra à la guerre. En 1942 sa famille l'avait cédé à l'armée américaine au nom de l'effort de guerre. Il retourna auprès d'elle mais décèdera en 1946 à l'âge de six ans d'une insuffisance rénale. En 1990, les studios Disney sortiront un téléfilm basé sur sa vie, "Chips, the War Dog". Il recevra la médaille PDSA Dickin à titre posthume en 2018 et, en 2019, la médaille de la bravoure Animals in War & Peace, l'équivalent américain de la médaille Dickin.

Le 6 juin 1944, de nombreux chiens vont accompagner les hommes au combat lors du débarquement de Normandie, parmi eux Glen un "Para Dog" et son maître Emile Corteil. Ils périront ensemble le jour J:
Le 6 juin 44, Emile Corteil et Glen sautaient sur la Normandie
D'autres, comme Bing, auront plus de chance. Bing a été parachuté le matin du 6 juin 1944 avec le 13ème bataillon de parachutistes. Il atterrit dans un arbre où, blessé à la tête par le feu ennemi, il resta suspendu pendant deux heures avant de pouvoir être secouru par son maitre le caporal Ken Bailey. Bing et les autres chiens seront d'une aide inestimable pendant la campagne de Normandie pour détecter les mines allemandes anti-personnel Schü-mine 42 quasi indétectables au détecteur de métaux, et posées par milliers par les troupes ennemies lors de leur occupation de la ville de Bayeux. Bing servira en France jusqu'en septembre 1944 puis participera à d'autres opérations au delà du Rhin. Il survivra à la guerre et sera rendu à sa famille au Royaume-Uni. « Pour son excellent travail de patrouille et sa qualification de parachutiste, Division aéroportée, Normandie, juin 1944. » il reçoit en mars 1947 la médaille Dickin. Bing décède en 1955 à l'âge de 13 ans et sera inhumé au cimetière animalier PDSA d'Ilford, où ses funérailles ont été célébrées avec tous les honneurs militaires. De nos jours, les exploits de Bing sont toujours honorés par le régiment parachutiste, les hommes qu'il a protégés ont veillé à ce que leur Para Dog ne soit jamais oublié. En 2012, son histoire est racontée dans un livre pour enfants, "The Amazing Adventures of Bing the Parachuting Dog".

Le caporal Jimmy Muldoon et son inséparable chien détecteur d'explosif Rifleman Khan sont affectés au 6e bataillon des Cameronians (Fusiliers écossais). En novembre 1944 ils participent à l'attaque de l'île de Walcheren aux Pays-Bas occupée par l'Allemagne nazie. Mais à l'approche du rivage leur bateau de débarquement se dévoile sous les projecteurs ennemis et est immédiatement pris pour cible. Sous le feu de l'artillerie lourde le bateau chavire et envoie tous les hommes à la mer. Khan atteint rapidement le rivage mais ne retrouve pas son maître qui ne sait pas nager et est alourdi par son sac. Alors que le caporal est sur le point de couler, Khan entend ses cris et replonge dans l'eau pour le secourir. Sous de violents bombardements le chien parcourt les 200 mètres qui les séparent puis traîne son maître par le col de son uniforme jusqu'à la terre ferme avant de s'allonger épuisé par l'effort. La scène a été vue par d'autres membres de l'unité qui ont demandé que l'héroïsme du berger allemand soit officiellement reconnu, et le 27 mars 1945 Khan est décoré de la médaille Dickin. Après la guerre le caporal souhaite garder le chien avec lui, mais Rifleman Khan retourne à Tolworth auprès de la famille Railton qui l'avait confié à l'armée au nom de l'effort de guerre. En juillet 1947 Jimmy Muldoon et Khan se retrouvent au cours d'un défilé des médaillés Dickin au stade de Wembley. Leur affection mutuelle était si touchante que Harry Railton serra la main de Jimmy Muldoon et lui dit : « Le chien est à toi ». C'est ainsi que tous deux passèrent leurs dernières années ensemble à Strathaven en Écosse, où en 2021 une statue est érigée en mémoire du chien héros.

Les chiens sanitaires deviennent pour la première fois chiens de catastrophe, à la recherche de victimes vivantes ou non, dans les ruines de Londres. Irma recevra la prestigieuse médaille Dickin, l'équivalent de la croix Victoria pour un militaire, après avoir refusé d'arrêter ses recherches dans les décombres alors que l'équipe de secours voulait quitter les lieux. Sa ténacité permit de sortir deux fillettes encore en vie. Irma retrouvera au total 233 victimes du blitz, dont 21 encore vivantes. Irma avait la particularité de pouvoir indiquer si la personne était vivante ou non selon sa façon d'aboyer.

L'armée américaine entraînait et utilisait déjà des chiens, principalement comme sentinelles, et au cours de la guerre, elle en mobilisera plus de 10 000, en envoyant 1900 à l'étranger.
1074 chiens, appelés les "Devil Dogs", seront enrôlés par le Corps des Marines durant la Seconde Guerre mondiale. Les chiens étaient pour la plupart donnés par des familles voulant participer à l'effort de guerre.
Utilisés au combat dans les jungles épaisses des îles du Pacifique, leurs sens aiguisés les rendaient idéaux pour prévenir des embuscades. D'autres étaient enrôlés pour transmettre les messages à travers les broussailles, bien plus rapide et discret qu'un Marine américain facilement ciblé par l'ennemi. Parmi eux, Caesar von Steuben, un berger allemand âgé de trois ans, offert en signe de patriotisme et de solidarité civile par ses propriétaires qui vivaient à New York. Caesar était déjà légendaire dans son quartier du Bronx pour livrer des courses et transporter des colis.
L'entraînement des chiens messagers consistait d'abord à les désensibiliser du chaos de la bataille, et les faire devenir indifférent aux détonations de bombes et tirs d'armes à feu. Puis les entrainer à porter leurs messages sur des distances croissantes et sur un terrain de plus en plus accidenté, jusqu'à ce qu'un chien puisse facilement passer d'un maître à l'autre sur un kilomètre d'obstacles et de dangers. Au cours de la guerre, les chiens messagers se mueront en chiens éclaireurs.
Caesar prouvera à plusieurs reprises la valeur précieuse du rôle d'un chien dans la guerre au cours de son service. Il débarqua avec son maître à Bougainville le 1er novembre 1943. Le lendemain il effectuait onze courses, totalisant 50 kilomètres sous le feu entre la patrouille et le poste de commandement. Des pluies torrentielles avaient rendu les talkies walkies inutilisables.
À une autre occasion, Caesar sauva la vie de son maître lors d'une attaque à la grenade. Dans une lettre à sa famille, il écrit « Jamais je ne me séparerais de Caesar, même pour un salaire de général. »
Deux jours plus tard à l'aube, les Japonais avaient monté une attaque contre les Marines. Caesar entendit les assaillants avant son maître et se précipita hors de leur abri. Lorsque Mayo réalisa ce qui se passait, il cria à Caesar de revenir. Mais au moment où le chien se retourna, il fut atteint de deux balles par un soldat japonais. Un échange de coups de feu s'ensuivra, Caesar blessé rejoindra le poste de commandement, alors averti à quel point l'ennemi était proche.
Son état s'était détérioré. Sur le lit d'hôpital de campagne rapidement dressé, le vétérinaire retira une balle de la hanche, la seconde était logée près du cœur, « Trop risqué à enlever », déclara-t-il en pansant les blessures de Caesar. Il s'en est fallu de peu, mais trois semaines plus tard, le Marine à quatre pattes préféré des Raiders était revenu au service actif. Il sera le premier chien blessé de cette guerre du Pacifique.
Les correspondants de guerre ont eu vent des faits extraordinaires de ces chiens qui ont fait les gros titres des journaux, "Caesar aide à prendre Bougainville", titrait le New Orleans Times-Picayune, soulignant qu'aucune patrouille avec un chien n'avait perdu un homme.
Caesar a ensuite combattu à Guam puis dans le nord d'Okinawa, où le 17 avril 1945, ce grand berger allemand toujours porteur de sa balle près du cœur, sera tué au combat. (Son maître Rufus G. Mayo survivra à la guerre, mais sera retrouvé mort dans sa voiture le 11 mai 1960 à l'âge de 39 ans, le médecin légiste imputera le décès du vétéran à son alcoolémie).

Après la capitulation du Japon, les chiens survivants retourneront à la Base des Marines de Camp Lejeune en Caroline du Nord. La moitié des 1074 chiens du Corps des Marines enrôlés ont pris part aux combats. 58 sont morts, 29 au combat dont 25 rien qu'à Guam où un mémorial leur rend hommage aujourd'hui sur la base navale américaine, et 5 sont portés disparus. Des centaines de chiens ont souffert d'infections, de parasites, de malnutrition et de déshydratation et le vacarme des détonations a pesé lourd sur le mental de beaucoup d'entre eux. 128 chiens furent euthanasiés. Cependant, un programme de démilitarisation rencontra un grand succès à la fin de la guerre, permettant de renvoyer 491 Devil Dogs chez eux. On autorisa les maîtres-chiens qui avaient forgé un lien fort avec leurs chiens à les adopter. 

L’Allemagne fut le pays qui utilisa le plus de chiens lors du conflit avec près de 200000 chiens déployés. La France quelques centaines seulement persuadée que la mécanisation et la modernisation des armées rendaient le chien inutile. À la fin de la seconde guerre mondiale, le bilan est lourd, des dizaines de milliers de chiens ont donné leur vie. Le manque de chiffres précis est lié à la destruction des registres militaires, détruits soit par les troupes soit par les archivistes qui n’en voient pas l’utilité.

 chiens messagers armee allemande

Soldats allemands et leurs chiens messagers. 

 

caesar et autres chiens guerre pacific

Les Devils Dogs et leurs maîtres attendent les ordres sur Bougainville. Caesar est à droite avec son maître, le soldat de première classe Rufus G. Mayo, 1943. 

 Caesar von Steuben Bougainville 44

Caesar blessé à Bougainville, 1943. 

 

caporal tubby chien berger allemand vietnam
Tubby et son maître le Marine Guy Wachtsletter. Chien messager et éclaireur il sait aussi charger l'ennemi si nécessaire.
Il sauvera un nombre incalculable de vies lors des combats à Guam, et mourra d'une balle en plein cœur le 31 août 1944
en sauvant celle de son maître. Tubby sera promu caporal à titre posthume.

 

collier chien messager usa 39 45

Colliers de chien messager, USA 39-45. À droite le collier du chien Tubby.

 

jaint de motimorency peter baranowski

  "Jaint de Motimorency” pose fièrement avec son maitre, le lieutenant américain Peter Baranowski.
Il sera le seul chien parachutiste à participer à l'opération Market Garden, 17 septembre 1944. 

 

Jimmy Muldoon Rifleman Khan

Jimmy Muldoon et le chien qui lui sauva la vie, Rifleman Khan.

 

Jimmy Muldoon Rifleman Khan statue

La statue de bronze évoque le lien remarquable qui unissait l'homme et son chien.
À Strathaven, Khan était traité en héros local, en particulier à la boucherie où il recevait de la viande gratuite chaque semaine.

 

chips berger allemand guerre

Chips rencontre le général Eisenhower, 1945.

iwo jima 1945 berger allemand
Deux Marines américains agenouillés aux côtés de leur berger allemand, bataille d'Iwo Jima 1945.

 

 Irma medaille dickin

Irma recevant la médaille Dickin, 12 janvier 1945.

 

  Para dog Brian Bing receives his PDSA Dickin Medal accompanied by his owner Mrs Betty Fetch

Bing recevant la médaille Dickin, 29 mars 1947.

Guerre d'Indochine

Dès 1948, les chiens de guerre sont utilisés par le Corps Expéditionnaire d'Indochine. Ils sont employés, soit comme chiens de garde et de ronde en points sensibles, soit comme chiens de patrouille. Les premiers rendent journellement un travail obscur mais efficace dans les dépôts de munitions, de matériels, d'essence, dans les aérodromes. Les seconds ont économisé de nombreuses vies humaines souvent par le sacrifice de leur propre existence. 
La guerre d’Indochine va être prétexte à une grande première dans l'histoire des chiens militaires avec la création de la première unité cynophile parachutiste. Six bergers allemands âgés de 2 à 3 ans, Borris, Cilly, Kado, Liedo, Lux et Remo seront les premiers combattants canins parachutistes de l'armée française. Ces chiens tombés du ciel pouvaient alors remplir leurs missions telles que la détection des mines, la surveillance, la fouille et le pistage. Une efficacité sans faille réutilisée quelques années plus tard par l'armée américaine dans les mêmes conditions.

 

berger allemand guerre indochine

Commando Jaubert et le chien Barry, 1954.

 

chien parachutiste Le chien était parachuté seul et atterrissait parfois loin de son maître.
De nos jours les chiens sont parachutés harnachés à leur maître.

 

Guerre de Corée

Après la Seconde Guerre mondiale, l'armée américaine ferme ses centres de dressage canin, seul le 26ème ISDP (Infantry Scout Dog Platoon) reste actif avec pour mission de montrer au public américain les capacités du chien militaire lors de manifestations à travers le pays. Quand le régiment atterri en Corée en juillet 1950 ils sont seulement sept maîtres et chiens, à la fin de la guerre 1500 auront participé au conflit. Ces chiens éclaireurs de l'armée américaine sauveront des centaines de GI durant les trois années de guerre.
Leurs missions étaient simples mais dangereuses : faire en sorte que ces chiens éclaireurs alertent silencieusement de la présence ennemie pendant les patrouilles. Un rapport rédigé après guerre établit que ces patrouilles ont permis de réduire le nombre de victimes de 65 %.
York (Matricule 011X), un berger allemand de 8 ans, fut récompensé pour ses services exceptionnels. Il dirigea 148 patrouilles de combat sans avoir perdu un seul homme. Il retourna après guerre à la base de l'US Army Fort Benning et fut enterré avec les honneurs à l'âge de 12 ans.
D'autres n'eurent pas cette chance, les chiens éclaireurs opérant en Corée n'étaient pas entraînés à la détection de mines et de pièges. Le chien éclaireur Champ fut tué sur le coup en marchant sur l'une d'elles. Happy, bien que non formé à cette détection, se figeât dans son élan lors d'une patrouille, refusant d'avancer. Son maître Alvin Steenick en avisa le chef de peloton, mais celui-ci dédaigna l'avertissement d'Happy et s'avança en premier. Il déclencha un piège les tuant, Happy et lui. Steenick fut grièvement blessé.
Les maîtres-chiens et leurs chiens éclaireurs comme Happy, Champ, York, Arlo et bien d'autres ont-ils eu un impact sur la guerre? Cet impact peut sembler mineur, mais pas pour les centaines de soldats américains qui leur doivent la vie.
L'ennemi Chinois d'alors ne s'y trompait pas lorsque leurs haut-parleurs transperçaient la nuit calme en beuglant aux troupes américaines « Yankee! Prends ton chien et rentre chez toi! ».
À la fin de la guerre, les chiens éclaireurs non affectés aux divisions d'infanterie devinrent chiens sentinelles dans la zone démilitarisée établie entre la Corée du Nord et la Corée du Sud.
Robert Fickbohm, maître-chien du 26ème ISDP, attribuera sa survie à son chien éclaireur, Hasso. Il écrira un livre en hommage à tous ces chiens exceptionnels, "Cold Noses, Brave Hearts: Dogs and Men of the 26th Infantry Scout Dog Platoon".

 

chien eclaireur guerre coree

Chien éclaireur en patrouille.

 

york chien guerre coree

James Partain et son chien York recevant sa citation.

 

memorial chien de guerre colorado

Mémorial du Chien de guerre (Colorado Springs).

 

Guerre froide

La guerre froide entre le bloc de l'Ouest et le bloc de l'Est s'est installé progressivement à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1961 le mur de Berlin est érigé, des milliers de bergers allemands issus de la RDA sont alors déployés pour garder cette frontière infranchissable.

Les chiens oubliés du mur de Berlin, que sont-ils devenus?

 

Guerre d'Algérie 

Durant la guerre d'Algérie plus de 7000 chiens seront utilisés par l'armée française, principalement achetés en Allemagne. Ils seront répartis dans 99 pelotons cynophiles.
Parmi eux des chiens de garde surveillants les installations militaires, chiens démineurs qui ont permis une diminution drastique des sabotages des voies ferrées, chiens éclaireurs précédant les unités de combat, évoluant dans les terrains accidentés et les broussailles et permettant d'éviter des embuscades, et chiens pisteurs dressés pour retrouver les combattants du Front de Libération Nationale (FLN) qui avaient pour habitude de se cacher dans les grottes.
Le plus célèbre d’entre eux est Gamin, un Berger allemand du chenil militaire de Beni-Messous que personne ne pouvait approcher, sauf le gendarme Gilbert Godefroid. En mars 1958 lors d’une opération de maintien de l’ordre dans la région de Barral, le maître-chien Godefroid et son compagnon Gamin partent seul à l’avant. Après cinq heures de pistage en terrain extrêmement difficile la piste des insurgés est retrouvée, mais au moment ou Godefroid lâche son chien une rafale de mitraillette blesse mortellement le gendarme. Gamin, bien que grièvement atteint d'une balle dans la tête et d'une balle dans le poitrail, s'élance et tue son agresseur. Il rampe ensuite vers son maître et se couche sur lui pour le protéger. Il faudra 6 hommes et une toile de tente pour le maîtriser. Ramené au camp de base, il est sauvé mais personne ne pourra de nouveau l'approcher ni lui donner d'ordres.
Le 27 décembre 1958 au chenil de Beni-Messous, un carré d'honneur est formé aux ordres du lieutenant-colonel Arcouet, Gamin est alors le premier chien a être décoré de la médaille de la Gendarmerie Nationale. La hiérarchie militaire décide de le confier au chenil de Gramat (46) pour y passer une retraite paisible où, précise la note du ministère, il devra "faire l'objet de soins attentifs jusqu'à sa mort".
Gamin s'éteint le 16 mars 1962. Ses cendres seront déposées au cœur d'une stèle élevée au CNICG, réunissant dans le même souvenir, un homme et un chien devenu un modèle de fidélité et de courage.
En juillet 2005, à l’occasion du 60e anniversaire du CNICG, l’urne contenant les cendres de Gamin a été symboliquement transférée au jardin du souvenir créé dans l’école. C'est devant cette stèle du jardin du souvenir, surmontée d’une tête de chien réalisée avec des fers à cheval, qu'a lieu lors de chaque stage la cérémonie traditionnelle de la constitution des équipes cynophiles.
 

chiens guerre algerie fouilles region aures

Fouilles dans la région d'Aurès.

 

151e R 5ème peloton cynophile en Algérie

151e RI 5ème peloton cynophile

 

chien detection mine algerie

Chien détecteur de mines sur voie ferrée.

 

gamin et godefroid

Gilbert Godefroid et son chien Gamin.

 

jardin du souvenir gramat

Jardin du souvenir, Centre National d'Instruction Cynophile de la Gendarmerie.

 

Guerre  du Vietnam

De nombreux Bergers allemands seront à nouveau mobilisés au cours de la guerre du Vietnam. Plus de 4000 chiens de guerre seront ainsi déployés par l'armée américaine de 1965 à 1973.  Grâce à leur ouïe et leur odorat spectaculaire, ces chiens sont à l'origine de plus de 10 000 vies américaines sauvées par leurs missions de gardes, d'éclaireurs et de détecteurs d'engins explosifs.  Une efficacité redoutable au point d'être devenus des cibles privilégiées pour l'ennemi, qui attaquait les chenils et offrait des primes pour l'oreille tatouée d'un chien ou le patch d'épaule de son maître.

Lorsque Kaiser le berger allemand de 38 kilos et le caporal Alfredo Salazar se sont rencontrés en 1965 pour la première fois à Fort Benning en Géorgie, ce n'était que le début d'une grande amitié. « Il est venu vers moi et m'a léché la main. Dès lors, nous étions une équipe.» racontait le caporal. Après trois mois d'entrainement avec le 26e peloton d'infanterie de chiens éclaireurs, le duo rejoindra le Vietnam.
Ensemble ils participeront à une dizaine d'opérations majeures et 30 patrouilles de combat. En juillet 1966, alors qu'ils traversent des épaisses broussailles, ils sont pris en embuscade par les soldats nord-vietnamiens. Un déluge de feu s'abat sur le maitre et son chien, Kaiser s'effondre tandis que le caporal riposte avec le reste des Marines. Une fois l'ennemi en fuite, Alfredo court s'agenouiller auprès de son partenaire qui, dans un dernier souffle, essaie de lécher la main de son maitre.
Dans une lettre adressée à la famille qui avait cédé leur chien il écrira: « Cela a été très triste pour moi, le meurtre de mon Kaiser bien-aimé. Il a été tué lors d'une patrouille de nuit lors d'une fusillade avec les Vietcongs, une nuit que je n'oublierai jamais de ma vie. Nous l'avons ramené en hélico dans notre zone de campement et nous l'avons enterré entre deux petits palmiers. Nous avons dédié le camp où nous vivons en son honneur, Camp Kaiser. ». Sur le panneau à l'entrée du camp est écrit: "Ce camp est nommé en l'honneur de Kaiser, un chien éclaireur qui a donné sa vie pour son pays le 6 juillet 1966 alors qu'il dirigeait une patrouille de combat de nuit au Vietnam.". Il sera le premier chien de cette guerre tué au combat.

Encore une fois les chiens de guerre font montre de leurs prouesses. Nemo est un berger allemand associé à son maître l'aviateur Bob Thornburg. En 1966 lors d'une patrouille aux alentours d'un cimetière vietnamien près de leur base aérienne, Nemo se met soudain à l'affut. Mais il est trop tard pour réagir, le duo essuie des tirs ennemis venant des tombes. Une balle transperce l'épaule de Thornburg, la seconde atteint Nemo à la tête, passant sous l'œil droit et ressortant par la bouche. Malgré sa grave blessure, le chien de 40 kilos attaque les assaillants avec férocité, donnant ainsi à son maître le temps d'appeler du renfort.
Nemo retourna ensuite vers son partenaire tombé inconscient et, saignant à mort, se coucha sur lui pour faire rempart de son corps jusqu'à l'arrivée des secours.
Les deux blessés ont pu être secourus, le vétérinaire réussi à sauver la vie de Nemo, mais son œil droit était perdu.
Le 22 juillet 1967, Nemo est transféré aux États-Unis et rendu à la vie civile, devenant le premier chien américain de la campagne du Vietnam à bénéficier de cet honneur.
Le capitaine R.M Sullivan responsable du programme de chiens de détection recueilli Nemo. Ensemble, ils participèrent à de nombreuses manifestations de soutien aux troupes, jusqu'à la mort de Nemo en décembre 1972.

Ron Aiello a 21 ans lorsqu'il atterri sur la base aérienne de Da Nang avec sa chienne éclaireur Stormy 476M. En mai 1966 alors qu'ils effectuent leur première patrouille dans une clairière Stormy s'arrête brusquement, le corps tendu et la queue dressée. Au moment où Ron met un genou à terre et lui dit « Qu'est-ce que tu vois, ma fille? », une balle siffle au dessus de sa tête. « Un Marine marchant dans cette clairière sans elle aurait été tué », racontait Ron, « Elle m'a sauvé la vie.».
Ensemble, ils mèneront des patrouilles nocturnes pour protéger les troupes des embuscades, et dénicheront d'innombrables armes et pièges, ainsi que des soldats nord-vietnamiens cachés.
« Je me souviens qu'un Marine m'a demandé s'il pouvait la caresser. Il s'est assis et l'a serrée dans ses bras et l'a laissée lécher son visage. Ils sont restés comme ça pendant environ dix minutes, et quand il s'est levé, il était calme et prêt. Je l'ai vue avoir cet effet sur les gens un grand nombre de fois », se rappelait Ron, "C'était vraiment un chien de thérapie pour nous tous.»
La mission de Ron prend fin au bout de 13 mois, Stormy est alors confiée à un nouveau maître-chien que Ron a pu rencontrer. Il s'est assis avec lui pendant quelques heures et lui a dit tout ce qu'il savait de Stormy, de ce qu'elle aime à ce qu'elle n'aimait pas, jusqu'aux différentes façons dont elle donnerait l'alerte lors des patrouilles. « Je lui ai alors serré la main et lui ai dit bonne chance, et prends bien soin de Stormy, elle te sauvera en cas de besoin. ».
Ron ne reverra plus jamais Stormy. Dans les années qui suivent, il pensera à elle tous les jours. Quand il apprend que le peloton de chiens éclaireurs se retire du Vietnam, il espère qu'elle est encore en vie. Il écrit deux fois au quartier général du Corps des Marines pour pouvoir l'adopter, mais n'aura jamais de réponse.
Des années plus tard, Ron a pu suivre le parcours de Stormy jusqu'en 1970 en retrouvant trois de ses autres maîtres-chiens et des Marines qui se souvenaient d'elle. « Elle travaillait encore au Vietnam en 1970 mais après, je ne sais pas ce qui s'est passé. Je ne sais pas si elle est morte, a été abandonnée ou euthanasiée. J'aimerais penser qu'elle est morte au combat. » Si Stormy a été tuée au combat, pense-t-il, elle a pu travailler avec un maître-chien loyal et aimant et ne pas savoir ce qui l'a frappée. Les autres options sont trop horribles.
Afin d'honorer ces chiens héros et de prendre soin de ceux d'aujourd'hui, Ron Aiello fonde en 2000 avec d'autres maîtres-chiens vétérans du Vietnam la United States War Dogs Association (USWDA). « L'Association était et est toujours un mémorial vivant pour Stormy et les autres chiens militaires ayant servi au Vietnam", dit-il, « J'étais, et je serai toujours, très fier de Stormy. J'espère que je l'ai rendue fière.».

Lors du retrait des troupes, de nombreux maîtres ayant tissés un lien fort avec leur chien ont souhaité les ramener avec eux mais seul un petit nombre a pu retourner sur le territoire américain. Le ministère de la Défense ayant classé ces milliers de chiens comme des surplus d'équipement devant être abandonnés sur place, ils ont été sacrifiés, euthanasiés par l'armée américaine ou remis à l'armée Sud-vietnamienne, n'échappant pas à leur sort funeste. Environ 2700 chiens de guerre seront remis à l'armée sud-vietnamienne, un peu plus de 300 ont été tués au combat, 1300 ont été euthanasiés ou abandonnés, et 200 ont quitté le Vietnam. On estime qu'ils ont sauvé 10000 vies durant la guerre.

L'association Vietnam Dog Handler a été créée pour aider ces anciens combattants à faire face à la culpabilité d'avoir laissé leurs chiens derrière eux. Certains d'entre eux développeront un syndrome de stress post-traumatique directement lié à ces abandons. « C'était comme laisser votre enfant là-bas » se souvient Fred Dorr, président de l'association. Cette fin indigne a motivé les maîtres-chiens ayant servi au Vietnam à agir. En grande partie grâce à leurs efforts collectifs, la « loi Robby » a été adoptée par le Congrès américain et le président Clinton en 2000, exigeant la fin de l'euthanasie des chiens à la fin de leur carrière militaire. Cette loi autorisa également l’établissement de monuments aux morts en l’honneur des chiens tombés au combat. Mais il restait extrêmement difficile pour les maîtres de faire revenir leur chien sur le territoire américain. Ce n'est qu'en 2015 que le Congrès et le président Obama signent le projet de loi autorisant les chiens militaires à prendre leur retraite aux États-Unis.  Ils sont alors d'abord proposés à leurs anciens maîtres, puis aux personnels des forces de l'ordre et enfin aux familles rigoureusement sélectionnées.

Le 28 septembre 2019, au musée militaire Motts dans l'Ohio, a été inauguré un mémorial dédié à ces chiens et à leurs maîtres. Sur ces trois panneaux de granit noir sont inscrits les noms de 4244 chiens ayant servi pendant la guerre et 297 noms des maîtres-chiens et vétérinaires décédés au Vietnam. Le panneau du milieu affiche les mots "Le lien incassable".

Alfredo Salazar au Kaiser camp                   ron et stormy

 

berger allemand vietnam 1966

Un soldat et son chien éclaireur, Sud Vietnam 1966.

 chiens de guerre berger allemand vietnam 1969

Chiens sentinelles et leurs maîtres-chiens, Da Nang 1969.

 

 nemo chien de guerre vietnam

Nemo, matricule canin A534. 

 

memorial chiens vietnam

memorial chiens vietnam 2

Mémorial du musée militaire Motts.

memorial chiens vietnam 2 1

Le mémorial des chiens de guerre érigé en 2006 à Holmdel dans le New Jersey
évoque le jour où Stormy a sauvé son maître.
Il rend hommage aux chiens militaires et à leurs maîtres - passés, présents et futurs.

 

Guerre d'Afghanistan 

En Afghanistan les chiens étaient principalement employés pour la détection d’explosifs et toute substances chimiques utilisées pour concocter les engins explosifs improvisés. 
En avril 2016 Lucca fait la une des médias internationaux en recevant à Londres la médaille Dickin.  Elle fut la première chienne du Corps des Marines des États-Unis à recevoir cet honneur. Au cours de ses six années de service, Lucca a accompli avec succès 400 missions en Irak et en Afghanistan et a protégé la vie de milliers de soldats. Aucun d'entre eux n'a jamais perdu la vie en sa compagnie.
Lors de sa dernière patrouille le 23 mars 2012, un engin piégé explose sous Lucca, entraînant la perte de sa patte. Le Caporal Rodriguez se souvient « L'explosion a été énorme et j'ai immédiatement craint le pire pour Lucca, mais je l'ai vue lutter pour se lever. Je l'ai ramassée et j'ai couru la mettre à l'abri avant de faire un garrot à sa patte blessée. Je suis resté constamment avec elle tout au long de son opération et de son rétablissement. Elle m'avait sauvé la vie à tant d'occasions, je devais m'assurer d'être là pour elle quand elle avait besoin de moi. »
Lucca fut héliportée en Allemagne pour ses soins, dix jours après l'explosion, elle marchait à nouveau. Elle entame alors officiellement sa retraite auprès de celui qui fut son premier maître durant quatre ans, le sergent Chris Willingham. Il déclarait « Lucca est très intelligente et loyale, sa motivation pour le travail en tant que chien de recherche était incroyable. Elle est la seule raison pour laquelle je suis rentré chez moi dans ma famille et j'ai la chance d'avoir servi avec elle. Aujourd'hui, je fais de mon mieux pour qu'elle soit gâtée dans une retraite bien méritée. ». 
En 2015, l'histoire de sa vie fait l'objet d'un livre, "Top Dog: The Story of Marine Hero Lucca". Elle s'éteint le 20 janvier 2018 à l'âge de 14 ans. Elle recevra la médaille de la bravoure Animals in War & Peace à titre posthume en novembre 2019. En juillet 2021, ses cendres sont transférées au Mémorial du chien de guerre de Michigan ou une cérémonie est organisée en son honneur. 

 

lucca chien de guerre 2006

Lucca et le sergent Chris Willingham, Irak 2006.

 

luca Rodriguez afghanistan

Lucca et le caporal Juan M Rodriguez, 2012.

 

lucca et chris willingham

Lucca pose avec sa médaille Dickin. 

De nos jours les chiens sont encore utilisés lors des conflits armés. En plus d’accomplir leurs missions, ils apportent également une part de réconfort moral aux soldats, déployés en zone de guerre depuis plusieurs mois ou plusieurs années loin de leurs familles.