Le gène MDR1 (ou ABCB1) peut être responsable d’une maladie génétique grave encore trop méconnue appelée « hypersensibilité médicamenteuse ». Elle n’a été découverte qu’en 2001.

L’hypersensibilité médicamenteuse est liée au « fonctionnement anormal d'une protéine de transport localisée dans la barrière hémato-encéphalique entrainant une neurotoxicité due à la prise de certains médicaments ». MDR signifie « MultiDrug Résistance » ou « Multi-Résistance aux molécules ». C’est grave, souvent mortel. Les chiens en meurent précocement puisque ceux qui y succombent n’ont pas été dépistés. C’est souvent dans la première année, suite à la prise répétée de certains traitements ou suite à un traitement médical ponctuel que le chien non dépisté en mourra.

Quelques explications
Le chien qui est porteur du gène muté MDR1 ne supporte pas l’administration de certains médicaments. Leur prescription, même normale, entraîne une neurotoxicité (intoxication neurologique) chez lui car il présente une hypersensibilité médicamenteuse d’origine génétique.
La protéine nommée MDR1-PGP a, quand tout va bien, la fonction essentielle de débarrasser le système nerveux central des molécules toxiques qui pourraient s'y loger. Mais quand le gène est muté, cette protéine vitale est inactivée. C’est un neuro protecteur qui n’a plus de bras pour protéger. Si le gène est muté et que cette protéine est déficiente, les molécules comprises dans certains médicaments auront des effets neurotoxiques très graves sur la sphère cérébrale de certains chiens. Ses méninges sont sans barrière. Il mourra en quelques jours d’une intoxication aux médicaments à cause des molécules toxiques qui se sont accumulées dans son cerveau.

Quelle en est la cause ?
Certaines races, trop reproduites sur un cheptel finalement trop restreint, ont été trop sélectionnées sur des critères esthétiques ou comportementaux (trop, trop, trop = hypertype) afin d’obtenir des caractéristiques particulières (couleur du poil, couleur des yeux, telle ou telle particularité recherchée en concours ou tel comportement précis jugé utile, etc.). Les chiens ainsi obtenus ont été recroisés entre eux afin de stabiliser ces critères considérés intéressants. Mais du coup, de nombreuses tares génétiques sont apparues (dont le gène MDR1 fait partie).

 Quels sont les symptômes ?
- perte d’appétit et d’entrain
- fatigue
- troubles locomoteurs
- prostration
- raideurs
- troubles digestifs
- tremblements
- convulsions
- salivation importante
- mydriase
- bradycardie
Etc.
Certaines races sont considérées comme particulièrement exposées. La liste s’allonge au fil des années et c’est inquiétant. Ainsi, colley, shetland, berger australien, berger blanc suisse, border collie, bearded collie, bobtail, berger allemand et whippet devraient systématiquement être dépistés. Certaines races sont également considérées sensibles : bouvier australien, braque allemand, pinscher allemand, retriever de Nouvelle Ecosse, English shepherd, berger McNab. Tous les chiens issus d’un croisement avec l’une de ces races sont évidemment concernés et doivent également être dépistés. Si un jeune chien de refuge est adopté, il est conseillé de faire réaliser un test ADN afin de connaître précisément les races croisées.

Quelles sont les conséquences de la mutation du gène MDR1 ?
Malheureusement, dans la majorité des cas, un chien non dépisté qui serait traité médicalement avec l’une des molécules à proscrire, succombera dans les jours qui suivront la prise des médicaments d’une intoxication d’ordre neurologique.
Il s’agit des molécules contenues dans :
- la plupart des vermifuges et antiparasitaires chimiques : ivermectine - abamectine - milbémycine - moxidectine - doramectine - emodpeside - lopéramide - spinosad…
- les antibiotiques : spiramycine - métronidazole…
- les sédatifs : acépromazine - butorphanol - morphine…
- les antidiarrhéiques et anti vomitifs : dompéridone - métoclopramide - lopéramide - cimétidine - ranitidine…
Mais aussi certains traitements contre les tumeurs et les maladies du cœur.
Si un chien est dépisté et qu’il est porteur du gène MDR1, le vétérinaire doit en être informé à chaque consultation et avant tout acte médical. Le chien pourra porter une médaille annonçant qu'il est porteur du gène MDR1 (en cas de fugue par exemple). Il sera soigné toute sa vie avec des molécules inoffensives pour lui. L’automédication est évidemment à proscrire.
Si un chien n’a pas été dépisté et qu’il est intoxiqué, malheureusement le pronostic vital sera souvent engagé. Il n’existe aucun traitement et pas d'antidote efficace aux ivermectines. Le traitement (une urgence extrême) repose sur "l'administration répétée de charbon végétal activé, la nutrition assistée, une réhydratation adaptée, parfois (en cas de coma) une ventilation mécanique est nécessaire".
Le test pour déterminer si un chien est porteur de la mutation génétique relève de l’éleveur consciencieux et averti qui vous aura normalement assuré que le dépistage a bien été réalisé et que sa lignée est saine.
Si votre chien n'a pas été dépisté, faites-le vous-même, surtout s’il est jeune ou fraîchement adopté. Les kits de prélèvement sont gratuits et peuvent être commandés sur le web.
Si votre chien est porteur du gène MDR1, informez rapidement la fratrie et les propriétaires des ascendants de votre chien qui reproduisent (souvent sans le savoir car ce ne sont pas des professionnels) des chiens porteurs d’un gène déficient, provoquant une affection neurologique très grave. Vous pourriez leur sauver la vie.

Source Cynoconsult

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