Depuis quelques années, de plus en plus de cliniques vétérinaires en France sont rachetées par des fonds d’investissement.
Ces groupes financiers, dont l’objectif principal est la rentabilité, construisent de grands réseaux de cabinets vétérinaires. Une évolution discrète qui transforme peu à peu un métier historiquement fondé sur la vocation et le soin en un secteur parfois perçu comme un nouvel animal business.
Pourquoi les investisseurs s’intéressent-ils aux vétérinaires ?
- Les animaux de compagnie sont de plus en plus nombreux 🐕🐈
- Les propriétaires dépensent davantage pour leur santé
- Les soins vétérinaires sont considérés comme un marché stable et rentable
Pour les fonds, les cliniques vétérinaires sont donc vues comme un investissement sûr, au même titre que d’autres secteurs de la santé.
Ce que cela change concrètement
Dans certains cas, ces rachats permettent de moderniser les équipements ou d’améliorer l’organisation. Mais cette logique financière peut aussi avoir des effets pervers.
🔹La rentabilité peut prendre le pas sur le soin
Des objectifs économiques sont imposés aux équipes. Le risque est alors de voir certaines décisions médicales influencées par la recherche de performance financière, au détriment du temps consacré à l’animal ou à l’écoute des propriétaires.
🔹Moins d’indépendance pour les vétérinaires
Traditionnellement, le vétérinaire décide en conscience de ce qui est le mieux pour l’animal. Dans un modèle piloté par des investisseurs, cette liberté peut être fragilisée.
🔹Une relation différente avec les propriétaires
La crainte est de voir émerger une médecine plus standardisée, plus coûteuse, où l’animal devient un « dossier » et son propriétaire un simple client.
Une inquiétude croissante
De nombreux professionnels alertent sur cette financiarisation croissante et appellent à une meilleure régulation pour préserver l’âme de la profession. Ils rappellent que la médecine vétérinaire n’est pas un commerce comme un autre, mais une profession de santé fondée sur l’éthique, la responsabilité et le bien-être animal.
L’arrivée des fonds d’investissement dans les cliniques vétérinaires n’est pas anodine. Si elle peut apporter des moyens, elle pose une question essentielle : La santé animale doit-elle être gérée comme un produit financier ?
Préserver l’indépendance des vétérinaires et la qualité des soins reste un enjeu majeur pour l’avenir — pour les professionnels, mais aussi pour tous ceux qui confient leurs animaux à ces structures.

Sources :
- Les cliniques vétérinaires, leur business très convoité et leurs dérives
- Le marché des cliniques vétérinaires à l’heure de la financiarisation
- Les cliniques vétérinaires, nouvel os à ronger des fonds d'investissement
- Les cliniques vétérinaires doivent être contrôlées par des professionnels et non des investisseurs, tranche le Conseil d'État