Il y a encore quelques jours, il n’était qu’un chien de plus abandonné sans ménagement, attaché à un portail, laissé là comme un vulgaire objet dont on se débarrasse.

À Drancy, en Seine-Saint-Denis, ce Berger Allemand attendait sans comprendre, seul, figé par la peur et l’incompréhension, avec pour seuls compagnons une laisse, une couverture, et un carnet de santé jeté à ses pattes.

Mais aujourd’hui, tout a changé.

Là où régnaient silence et détresse, il y a désormais des voix douces, des mains attentionnées, un prénom qu’on prononce avec tendresse. Sur la seconde photo qui contraste avec la première, on le voit contempler la Manche et le Mont-Saint-Michel. Pourtant, ce n’est pas qu’un paysage qu’il regarde. Il contemple un horizon nouveau : celui de la liberté, de la sécurité retrouvée, d’une vie où il compte enfin pour quelqu’un.

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Le 24 avril, tout commence par un appel à la police. Un habitant découvre le chien devant chez lui, alerté par sa caméra de surveillance. Les forces de l’ordre contactent alors Abdel Boudjemaa, enquêteur engagé dans la cause animale. Sur place, l’animal est très perturbé, mais identifiable grâce à une puce électronique espagnole. Il est en bonne santé, vacciné… mais brisé par la trahison humaine.

Une plainte est déposée, mais la priorité est ailleurs : éviter que ce grand chien n’atterrisse en fourrière. Faute de place en accueil temporaire, Abdel Boudjemaa lance un appel sur sa page Facebook. La réponse viendra de Bretagne : une famille à Rennes propose de l’accueillir. Restait à organiser son transport. Grâce à la mobilisation de bénévoles, le Berger Allemand a pu prendre la route le 28 avril pour rejoindre sa nouvelle maison.

Chaque abandon est une trahison. Chaque sauvetage est une victoire. Et chaque propriétaire a une responsabilité morale et légale. Derrière cette histoire, il y a une réalité : chaque semaine, Abdel et son équipe luttent pour leur offrir un nouveau départ.

Mais il est essentiel de rappeler que l’abandon d’un animal n’est pas un acte anodin ni sans conséquences. En droit français, il constitue un délit. L’article 521-1 du Code pénal punit l’abandon d’un animal domestique de jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. L’animal, reconnu comme un être vivant doué de sensibilité, ne peut être traité comme un objet que l’on jette. 

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