En 1982, six ans après l'introduction des chiens d'assaut au sein du GIGN, deux bergers allemands allaient payer de leur vie leur engagement aux côtés de leurs maitres.

Le 3 novembre 1982, dans le petit village de Deyvillers, situé dans les Vosges, une intervention du GIGN (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) va marquer l’histoire de cette unité d’élite. Cette opération, qui se déroula dans des conditions extrêmes, fut le théâtre d’un événement tragique : la perte des deux chiens d’assaut du GIGN, Arno et Rolympe, morts en mission.

Tout commence lorsqu’un individu armé est retranché dans sa maison après avoir ouvert le feu sur plusieurs personnes. Les forces de l’ordre sont rapidement déployées, mais les négociations échouent. Après plusieurs heures d’échanges de tirs infructueux, le commandant Paul Barril décide de recourir à une méthode alors nouvelle : l’utilisation de chiens d’assaut dont les premières formations remontent à 1976. Ces animaux, spécialement entraînés pour ce type de missions, devaient jouer un rôle crucial dans la neutralisation du forcené.

François, l’un des premiers maitres-chiens du GIGN, s'avance avec son berger allemand, Arno. Ce chien, impressionnant par sa force et son intelligence, est prêt à agir. François lui murmure des instructions à l’oreille, lui indiquant la cible : un homme armé caché dans l’obscurité de la maison. Arno doit contourner une camionnette, passer par une porte cochère et attaquer l’individu. Lorsque François le libère, Arno s’élance avec détermination, comme à l’entraînement. Mais à peine franchit-il la porte qu’une balle l’atteint à bout portant. Blessé, le chien parvient à ramper jusqu’à son maitre avant de s’effondrer dans ses bras. Transporté en urgence vers Épinal, Arno succombe à ses blessures avant d’y arriver.

Malgré ce drame, l’opération doit se poursuivre. Après deux heures d’attente, le commandant Barril estime que le forcené, affaibli par le froid et la fatigue, est moins vigilant. Il décide alors d’envoyer un second chien, Rolympe, guidé par son maitre Régis. Cette fois, l’approche est différente : Rolympe doit entrer par la porte de la cuisine et surprendre l’individu au bout d’un couloir. Régis motive son chien, qui tremble d’excitation avant de s’élancer dans un silence presque parfait. Mais là encore, deux coups de feu retentissent dans la nuit. Rolympe réapparaît en boitant, rejoint son maitre et s’effondre dans ses bras, rendant son dernier souffle sous ses caresses.

Finalement, après plusieurs heures d’affrontement, les hommes du GIGN parviennent à neutraliser le forcené. Mais cette victoire a un goût amer : elle a coûté la vie à deux héros à quatre pattes, Arno et Rolympe, les premiers chiens du GIGN à perdre la vie en opération. Leur courage et leur sacrifice méritent d’être honorés et de ne pas tomber dans l'oubli.

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