Le 21 septembre 1985, la terre tremble violemment à Mexico. Un séisme dévastateur emporte des milliers de vies, laissant des familles brisées et des villes en ruines.
Face à cette tragédie, des héros inattendus, des chiens bergers allemands français, vont jouer un rôle crucial dans les opérations de sauvetage, rappelant le rôle essentiel des chiens de catastrophe dans de tels moments de désespoir. Issus de différents services, ces chiens étaient préparés pour intervenir en cas d’urgence. Quelques heures après le séisme, accompagnés de leurs maitres, ils prennent un vol à destination de Mexico, prêts à affronter un environnement totalement inconnu pour eux. La mission qui les attend est loin d’être ordinaire : retrouver des survivants piégés sous les décombres d’une ville en ruines.
Le scepticisme des sauveteurs locaux est total en voyant arriver ces chiens magnifiques qu'ils perçoivent comme des animaux de luxe, et leur efficacité est mise en doute. Pourtant, rapidement les résultats parlent d’eux-mêmes. Sous les ruines d’un hôpital effondré, les recherches minutieuses de Vony mènent à la découverte de plusieurs survivants. Ses capacités, qui étaient sous-estimées, permettent de localiser onze personnes en une seule journée !
Les Mexicains finissent par reconnaître le talent indéniable de ces chiens. Leur ardeur au travail et leur détermination, même face à des environnements hostiles, marquent profondément les équipes locales. Jusqu'en 1985, aucune instance gouvernementale ni aucun groupe indépendant mexicain ne s'était préoccupé de dresser des chiens de recherche et de sauvetage pour soutenir les opérations d'urgence. À cette époque, le dressage était plutôt sportif et se concentrait sur des tâches de garde et de protection. Dans les Forces armées, il existait des chiens de pistage, mais uniquement comme ressource pour lutter contre la criminalité. José León devait garder la zone de l'hôpital avec son berger allemand, il se souvient : "Tout à coup, j'ai vu un groupe de personnes qui, comme moi, travaillaient avec des chiens. Ils venaient d'autres pays pour localiser des survivants. C'était bouleversant. Je les ai vus travailler avec leurs chiens de sauvetage. Ces groupes spécialisés avaient, depuis des années, entraîné leurs chiens pour ce type de mission. Si on avait eu des chiens de sauvetage à cette époque, cela aurait été différent. Je savais que mon chien était bon, mais je ne pouvais pas l'amener à essayer de faire quelque chose qu'il ne savait pas faire. Les voir a fait naître en moi l’idée, l’envie et le désir de former des chiens pour cet objectif, et d’atteindre un jour ce niveau supplémentaire pour pouvoir aider les personnes en détresse". José deviendra peu après le fondateur et directeur de l'équipe mexicaine de chiens de recherche et de sauvetage.
Malgré leur épuisement, les bergers allemands continueront à œuvrer sur place pendant encore une semaine. Passé ce délai, les chances de retrouver des survivants deviennent quasi nulles. Avant leur départ, Vony, Kranto, Gasko, Stern et les autres auront permis le sauvetage de 48 personnes. Les équipes mexicaines, quant à elles, espéraient qu’ils puissent rester plus longtemps. À l’aéroport de Mexico, des hommes et des femmes viennent spontanément exprimer leur gratitude envers ces binômes maitre et chien français, tenant des pancartes sur lesquelles sont inscrits des messages tels que « Ne partez pas » ou « Merci ».