La retraite des chiens policiers n’est pas toujours un long fleuve tranquille.

Après plusieurs années de service auprès des forces de l’ordre, les chiens policiers en France sont confrontés à une réalité souvent méconnue : leur retraite n’est encadrée par aucune politique publique nationale. Ces chiens, dressés pour défendre, rechercher ou intervenir, terminent leur carrière dans l'incertitude, malgré leur loyauté sans faille.

Une carrière exigeante pour les chiens de police

Les chiens de la police nationale, principalement des bergers belges malinois, mais aussi des bergers allemands, commencent à travailler dès l’âge de 2 à 3 ans. Formés dans les unités cynotechniques, ils participent à des missions variées : détection de drogues, explosifs, recherche de personnes disparues ou interventions de maintien de l’ordre.

Mais cette activité physique et mentale intense ne dure qu’un temps. En général, les chiens de défense-intervention prennent leur retraite vers 7 ans, et ceux affectés à la recherche peuvent rester actifs jusqu’à 8 ou 9 ans.

Une adoption par leur maître... quand c’est possible

Dans de nombreux cas, les chiens réformés sont adoptés par leur maître-chien. C’est la solution la plus naturelle, selon le ministère de l'intérieur elle représente environ 80 à 90 % des placements. Cependant, cette option n’est pas toujours envisageable : contraintes familiales, logement inadapté rendent parfois l’adoption impossible.

Quelles alternatives quand le maître ne peut pas garder le chien ?

Dans certains cas, si la brigade en a la possibilité, le chien reste dans le chenil administratif de l’unité jusqu’à sa mort naturelle. Lorsque le chien ne peut pas rester avec son maître, il est proposé à l’adoption à une autre famille. La DCSP (Direction centrale de la sécurité publique) accorde une certaine souplesse et autorise des réformes anticipées si une famille d’accueil solide est identifiée. Dans tous les cas, le chien est examiné par un vétérinaire pour s'assurer qu’il peut être placé en toute sécurité. Les compagnies cynophiles proposent désormais régulièrement des chiens réformés à l’adoption sur leurs réseaux sociaux. La compagnie cynophile de Paris propose sur un site non officiel un formulaire d’adoption en ligne pour sélectionner les familles les plus compatibles.

Des difficultés liées au comportement pour certains

Les chiens de défense-intervention ont souvent un gros caractère, parfois marqués par leurs années de service. Malheureusement, les animaux présentant un caractère de dangerosité établi par un vétérinaire sont euthanasiés. Une réalité qui, bien que réglementée, soulève des interrogations éthiques sur le traitement de ces compagnons d’armes.

Cabriès : la première maison de retraite pour chiens policiers

En 2021, à Cabriès (près de Marseille), deux policiers ont fondé « Un toit pour Erros », la première maison de retraite pour chiens policiers en France. Cette structure inédite accueille des chiens réformés qui ne peuvent être adoptés, notamment pour raisons médicales ou comportementales.

Le projet, entièrement privé, symbolise la volonté de combler un vide laissé par l’État. Le cas d’Erros, premier pensionnaire souffrant de troubles neurologiques, illustre bien la nécessité de ces solutions alternatives pour offrir une fin de vie digne à ces chiens méritants.

Une absence d’engagement de l’État français

À ce jour, il n’existe aucune structure nationale officielle pour accompagner la retraite des chiens policiers. Les initiatives individuelles comme celle de Cabriès ou les dispositifs en ligne proposés par certaines brigades demeurent isolés et limités dans leurs capacités.

Ces chiens, après avoir risqué leur vie au service de la sécurité publique, méritent pourtant une reconnaissance institutionnelle et un accompagnement digne. Leur fin de carrière ne devrait pas reposer uniquement sur l'engagement personnel ou les moyens financiers de certains agents dévoués.

La retraite des chiens de police reste aujourd’hui une zone grise de la politique sécuritaire française. Si des maîtres attentionnés, des vétérinaires et quelques passionnés tentent d’assurer une fin de vie respectable à ces chiens, la responsabilité devrait incomber à l’État. Une réforme est nécessaire afin de garantir à ces chiens une fin de carrière digne du service rendu.

 

Chien policier à la retraite

3 commentaires

  • C'est malheureux pour c'est pauvres chiens qui euthanises car ils sont dresser pour protéger les policier est les gens est ses tous le mérites quand ils sont bon pour la retraites,on devraient devraient leur faire une maison de retraite pour les berger allemands,est les malinois ils ont quand même a une maison de retraite rien que pour eux est des anciens poliers ou qui ont du temps pourraient profiter d'eux car ils ont servient avec bravoure c'est a dirent ils les prennent quand ils en ont besoin est après ils les rejettent comme des malpropres je 'trouve que l'état devraient fairent une compensation pour les chien qui partent a la retraite🐹🔢😥🥵
    • Bonjour, qui voulez-vous contacter ? S'il s'agit de " Un toit pour Erros" vous pouvez les contacter via Facebook.  

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